Gabriel & Theoxane

« Quand le passé nous manque »

Il y a des jours où on ferait mieux de rester coucher et celui-ci en faisait partie. Pourtant tout avait bien commencé, je m’étais levée de bonne humeur, j’avais sauté sous ma douche avant de m’habiller et de prendre mon petit déjeuné. Là où ça c’était corsé, c’était au studio photo. J’avais des épreuves à développer et tout se passait bien au début, jusqu’à ce que mon imprimante décide de me lâcher en prenant feu. Heureusement, l’extincteur avait suffit à éteindre le feu qui avait débuté mais du coup, je ne pouvais plus rendre les photos dans le temps convenu avec mes clients.
Après avoir contacté mon assurance, j’avais passé la moitié de ma journée à appeler mes clients pour leur signifier le retard dans le développement de leurs photos. Dans l’ensemble, les gens comprenaient que ce n’était pas de ma faute mais ils y en avaient qui m’avaient carrément insultés. Comme si je pouvais prévoir que mon imprimante allait me lâcher. Enfin bon, l’autre moitié de ma journée, je l’avais passé en shooting tout en prévenant aussi que j’aurais un retard de livraison des photos. Après ça, j’avais préféré fermé le studio plus tôt pour me reposer un peu.
J’avais passé la fin de mon après-midi devant la télé, mon ordi sur les genoux pour discuter avec des amis de Toronto. Je n’avais pas gardé contact avec tous, juste avec ceux que j’appréciais énormément dont Macy, une petite blonde qui avait l’air de la jeune fille sage de bonne famille à qui on donnerait le bon Dieu sans confession et qui avait à son actif déjà 3 avortements. Si moi on me traitait de garce, je me demande quel qualificatif irait à Macy. Quoi qu’il en soit, j’aimais Macy parce que je savais que malgré son attitude avec la gent masculine, c’était une fille géniale qui avait vraiment le cœur sur la main.

Vers 18h, ayant une forte envie de sexe et ne travaillant pas au Black Sun, j’attrapais mon téléphone pour appeler l’un de mes amants. J’aurais très bien pu me satisfaire avec Liam mais contrairement à moi, lui était de service au BS, du coup, je devais me « rabattre » sur l’un des 4 autres. J’avais appelé Matt, un beau jeune homme ayant du sang hispanique dans les veines, ce qui me promettait une folle nuit de sexe. Je lui avais donné rendez-vous chez lui une heure et demi plu tard, ce qui me laissait le temps de filer sous la douche et de me préparer. Ce n’était pas parce que c’était moi qui planifiais nos rendez-vous sous la couette que je négligeais mon partenaire.
Il était aux alentours de 19h quand j’avais fini de mettre mes vêtements les plus sexys et les plus provoquant à l’attention de Matt. J’allais même partir quand quelqu’un tambourina à la porte. Intriguée, j’ouvris la porte et me trouvait face à Gabriel, un de mes amis d’enfance que j’avais connu ici et qui était à présent prêtre. Inutile de vous dire qu’il n’était pas au courant de ma double vie sinon j’aurais eu le droit à sa leçon de moral biblique.
« Tiens, mais regarder qui est là. » Je souriais à Gabriel et lui fit la bise. On ne pouvait pas dire qu’il tombait au meilleur moment mais bon, ça faisait longtemps qu’on ne s’était pas vu alors même si Matt devait surement m’attendre, j’avais décidé de faire entrer mon ami chez moi. « Que me vaut l'honneur de ta visite ? Excuse-moi, je manque de bonnes manières. Tu veux entrer ? »

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Gabriel & Theoxane

« Quand le passé nous manque »

La vie était faite de rencontre, d’amitié, de joie mais aussi de désillusions, de pertes et de peines. En grandissant, nous nous éloignons de nos amis qu’on s’était fait enfant. Les promesses de ne jamais se perdre de vue sont oubliées. A Toronto, j’oubliais mes amis de Woodstock, à Woodstock, j’oubliais ceux de Toronto. La vie est ainsi faite et l’on y peut rien. Et puis un jour, on retrouve nos amis perdus de vue et on recommence, comme si de rien n’était.
C’était un peu ce qu’il s’était passé avec ce cher Gabriel. Nos routes s’étaient écartées et elles ont finis par se croiser de nouveau. On en avait fait des conneries ensemble et puis il s’était assagi. Trop à mon goût mais je restais son ami autant que possible. Et maintenant, le voilà prêtre, gardien de la morale. S’il savait la vie que je mène, nul doute que j’aurais le droit à un sermon. Un prêtre ami avec une effeuilleuse, de quoi choquer les plus pieux.

J’allais rejoindre un de mes amants quand quelqu’un sonna à la porte. J’étais surprise d’y trouver ce cher Gabriel. Je le questionnais sur la raison de sa visite avant de le faire entrer chez moi. L’entendre dire que j’étais dans ses résolutions de l’année me fit rire. « Et depuis quand tu tiens tes promesses ? » Je taquinais Gabriel comme si nous nous étions vu la veille, comme si notre amitié avait toujours existée. Peut-être était-ce le cas après tout, nous nous étions juste éloigné l’un de l’autre, cela ne voulait pas dire que l’on était plus ami.
Je m’effaçais pour le laisser entrer avant de fermer la porte et de poser mon sac et mes clés sur la commode près de l’entrée. Avant de me diriger vers le salon suivit du jeune homme. Je l’invitais à s’asseoir pendant que je remarquais qu’il détaillait ma tenue avant de me demander s’il tombait mal et de parler de mari. J’éclatais d’un rire franc. Moi ? Mariée ? C’était la meilleure blague que j’avais jamais entendu.
« Non ne t’en fait pas et désolée de te décevoir, mais je ne suis pas mariée et donc, aucun risque que tu passes pour mon amant. Au pire, tu verrais juste mon coloc qui pourrait te prendre pour un amant mais c’est tout. » Je souriais à Gabriel tout en imaginant la réaction de Liam s’il entrait et voyait Gabriel. Heureusement, il bossait ce soir donc on était tranquille un bon moment. « Tu veux boire quelque chose ? » En attendant la réponse de mon ami, j’attrapais mon téléphone et envoyait un rapide message à Matt pour lui expliquer que je serais en retard, que j’avais un léger contre temps.

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